Ce sac en plastique qui prenait la pluie sur un trottoir parisien le dimanche 3 janvier 2016 devrait de moins en moins souiller nos paysages à compter du printemps avec l’interdiction totale des sacs de caisse. Il s’en est produit des centaines de milliards depuis les années soixante-dix dont une bonne partie a échu dans les arbres, les sols, les océans. Fabriqués en une seconde, leur durée de vie a été établie à 450 ans sans que personne, logiquement, n’ait pu encore l’établir avec la preuve par le temps.
Ce désastre écologique ne peut être réparé. Selon le Parlement européen, l’Union européenne en consomme encore cent milliards chaque année qui ne sont utilisés, en très large partie, qu’une seule fois tandis qu’une infime partie, moins de 7% (25% en France), est recyclée. D’ici à 2019 il est prévu que l’Europe rende leur usage payant et que le nombre de sacs par utilisateur, descende à quarante par personne et par an contre deux à trois cents aujourd’hui.
Néanmoins et contrairement au chômage, la courbe des usages du sac plastique s’est depuis longtemps inversée. dans les grandes surfaces, l’usage a été divisé par 15. Selon France Nature Environnement, les Français seraient plutôt de bons élèves avec un niveau actuel de 80 sacs par an et par personne contre 200 pour la moyenne européenne.
Cette affaire a quelque chose d’invraisemblable. Si dans le domaine hygiénique on ne voit pas encore bien comment, sans tomber dans la régression, remplacer l’actuel tampon féminin dont la durée de vie est équivalente au sac plastique, on comprend mal en revanche, pourquoi il serait si compliqué de revenir au panier de nos parents, nettement plus solide et davantage esthétique.
Un regard rapide sur Google situe le filet à provisions à moins de dix euros, de même pour le cabas de base, et moins de trente euros pour un chariot à deux roulettes. Les choses devraient indéniablement s’arranger avec cette contrainte réglementaire. De plus en plus de supérettes n’offrent plus de sac au consommateur de passage et, petit à petit, l’idée de quérir un sac avant d’aller faire ses courses fera son petit bonhomme de chemin.
Les habitudes peuvent s’inverser. Qui est assez âgé pour se souvenir des déjections canines qui maculaient nos trottoirs jusque dans les années quatre-vingts peut mesurer le progrès accompli depuis que la plupart des propriétaires de toutous prélèvent (bien souvent à l’aide d’un sac plastique…) avec un civisme tout à fait remarquable, les crottes de leur compagnon.
Dans le domaine du sac plastique, chacun peut prendre le problème à bras le corps et mettre la main une fois pour toute au portefeuille pour acquérir le panier qui rendra notre monde meilleur.
PHB