234.000 kilomètres, près de la moitié de la France, c’est la zone maritime protégée de l’activité humaine que vient de décider le Royaume Uni autour de l’île d’Ascension. Situé en plein milieu de l’océan Atlantique, à équidistance du Brésil et de l’Angola, cet îlot d’origine volcanique est la partie émergée d’un immense volcan. La zone maritime qui sera théoriquement interdite à la pêche, fera l’objet d’une surveillance par satellite, pouvait-on apprendre lundi dans la presse anglaise.
Plus précisément les autorités britanniques se serviront d’un don de 300.000 livres (400.000 euros) fait par la fondation Louis Bacon afin de vérifier que nulle activité d’exploitation halieutique n’ait lieu sur au moins cinquante pour cent de la surface cartographiée. Outre la fondation Louis Bacon, l’opération est menée avec l’Ascension Island Government et la Blue Marine Foundation.
Directrice de la Blue Marine Foundation, Clare Brook, a notamment déclaré que le travail ne faisait que commencer, concernant en priorité le travail (essentiel) de surveillance satellitaire. L’idée selon elle étant non seulement de protéger la faune (l’île abrite aussi des tortues marines) mais aussi de développer l’éco-tourisme sur ce territoire de seulement 91 kilomètres carrés (l’équivalent de Paris) et fort peu habité (moins de mille habitants). Une fois le travail préalable effectué, la zone sera officiellement protégée à compter de 2017 selon James Duddridge , le ministre britannique des territoires d’outre-mer.
Par rapport à l’interdiction de pêche d’une espèce spécifique, le gros avantage d’une zone d’exclusion est qu’il favorise l’entretien de tout un écosystème. Celle aire spécifique autour de l’île d’Ascension est l’une des plus importantes au monde. C’est en 2014 que les Etats-Unis ont décrété la protection dans l’Océan Indien d’une étendue de plus d’un million de kilomètres carrés mais malheureusement pas d’un seul tenant car soumis à la disposition des archipels dépendant de la bannière étoilée. La pêche commerciale et l’extraction de ressources en eaux profondes y ont été interdites.
Deuxième territoire maritime à l’échelle mondiale grâce à ses territoires implantés sur tous les océans, la France n’est pas en reste et protège ses eaux avec des degrés divers de protection, la règle n’étant pas la même partout. L’Agence (gouvernementale) des aires marines protégées rappelle que c’est la convention des Nations Unies sur le droit de la mer qui exige des Etats Parties de protéger et de préserver les milieux maritimes. Depuis le Grenelle de l’environnement en 2010, la France a pour ambition de classer au moins 20% de ses eaux en catégorie protégée et ce alors que la surface mondiale des mers mises à l’abri des prédateurs sans foi ni loi, n’excède pas 5%.
PHB