Drôle de salade (verte) au gouvernement

Affiche présentant Emmanuelle Cosse pour le 2e tour des régionales. Photo: PHB/CoopeticL’on pourrait se féliciter de l’entrée de trois personnalités écologistes au gouvernement. Et se dire qu’avec trois sensibilités vertes, la zone humide de Notre-Dame-des-Landes finira par être préservée en lieu et place d’un aéroport fort coûteux en ces temps de disette budgétaire et, qu’au hasard, le jardin des Serres d’Auteuil ne servira pas de zone d’extension au tennis-business de Roland-Garros. Autant lire l’avenir dans le marc de café tellement la donne semble finalement embrouillée.

Et donc ont été appelés par ordre d’importance Emmanuelle Cosse, ministre du Logement et de l’Habitat durable, Jean-Vincent Placé, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargé de la réforme de l’Etat et de la Simplification et Barbara Pompili, secrétaire d’Etat auprès de la ministre de l’Environnement, chargée de la biodiversité.

Sans trop dégoiser sur l’attente de ses trois personnalités piaffant d’impatience pour un macaron, car les éditorialistes l’on déjà fait sans trop forcer leur talent, on notera donc que sur le strict plan écologique, sauf miracle toujours possible, il y aura au moins deux couleuvres à ingurgiter, l’une à Nantes pour la construction d’un second aéroport et l’autre à Auteuil pour que Roland Garros puisse prendre ses aises au milieu d’un jardin paisible dont la seule faute était d’être juste à côté.

Dans un communiqué publié hier soir le principal parti écologiste EELV n’a pas fait dans la nuance pour exprimer sa déception. L’organisation dont Emmanuelle Cosse était secrétaire générale « désapprouve cette participation et regrette cette décision personnelle alors que la politique gouvernementale est malheureusement incompatible avec des orientations écologistes, de justice sociale, solidaires, et à même de construire une société apaisée« .  En dire davantage serait redondant.

Le président François Hollande n’a pas son pareil pour rebattre les cartes, sauf que dans ce méli mélo d’intérêts croisés, il n’est pas sûr que les Français, notamment de gauche et même écologistes, s’y retrouvent.

Nous avons donc un premier ministre qui reste en place défendant sur un ton martial la déchéance de nationalité (Sur Twitter Emmanuelle Cosse reste contre) tout comme les deux projets vitaux mais anti-écologiques en diable que sont pour la France Notre-Dame-des-Landes et l’extension de Roland-Garros. Il aura a ses côtés, Jean-Marc Ayrault son prédécesseur, qui s’est prononcé contre la déchéance de nationalité et dont aimerait bien connaître la monnaie d’échange pour qu’il ravale sa fierté à différents titres, peut-être justement un aéroport dans son fief nantais, qui sait.

Il paraît que François Hollande a eu du mal à trouver des candidats pour son remaniement mais comme le faisait remarquer cruellement de Gaulle dans une situation équivalente, « quand la soupe est servie » … il y a toujours des convives pour se présenter. Même si la soupe est en l’occurrence une salade (verte).

PHB