Que vaut-il mieux vendre? Dix barils de pétrole à trente dollars ou cinq à soixante? Pour les caisses publiques des pays producteurs c’est un vrai dilemme circulaire alors que le West Texas Intermediate (WTI), l’un des barils de référence, était passé mardi matin en-dessous de la barre des trente dollars. Le vent de panique qui souffle actuellement sur la production fait actuellement plier les Bourses et seul le consommateur à la pompe en tire satisfaction.
Cette situation baissière qui était censé redonner des couleurs à la croissance française n’est même pas opérante ce qui rappelle l’époque du franc durant laquelle un expert avait raillé: « quand le dollar baisse ou monte ce n’est jamais bon pour la France« .
L’Iran semble avoir choisi. La levée récente des sanctions lui a permis de relever de 500.000 barils par jour sa production et même à trente dollars, la manne est bonne à prendre même si elle eût été encore bien plus juteuse en 2014 quand le baril était encore au-dessus des cent dollars.
Le Venezuela, en grandes difficultés économiques après avoir connu l’euphorie des années Chavez, a dépêché son ministre du pétrole Eulogio del Pino auprès des pays producteurs afin de voir comment il serait possible d’au moins stabiliser le marché. Mais que ce soit à Moscou ou à Téhéran, le sauve-qui-peut prédomine. Il doit également se rendre dans les pays du Golfe dont les réserves de change fondent depuis deux ans comme neige au soleil.
Le ministre qatari de l’énergie a annoncé ce mardi que son pays avec le Venezuela, l’Arabie Saoudite et la Russie s’étaient mis d’accord pour geler la production au niveau de janvier. Cette mesure bien timide revient à dire que les interlocuteurs se sont tout juste accordés sur l’urgence de ne pas aggraver le problème mais pas de resserrer les vannes.
Ce cocktail géopolitique et financier n’augure rien de bon pour le climat puisqu’il renchérit par ricochet tout levier de transit énergétique. Et on ne voit pas bien, sur la carte des intérêts hautement divergents qui pourrait régler le problème.
PHB