Singer le soleil en laboratoire afin de produire une énergie propre et illimitée est de moins en moins un rêve. dans ce domaine, la presse se fait régulièrement l’écho d’expériences plus ou moins prometteuses au Canada, en Allemagne (décembre 2016) ou en France avec l’ambitieux projet ITER dans les Bouches du Rhône.
Rappelons que l’idée qui remonte aux années cinquante en Union Soviétique consiste à obtenir une fusion atomique à l’aide d’une chaleur intense. Le Tokamak est la machine inventée pour ce faire par les physiciens russes Igor Tamm et Andreï Sakharov. Les technologies modernes et la puissance de calcul incomparable des ordinateurs d’aujourd’hui permettent d’ores et déjà, dans de meilleures conditions qu’autrefois, de brèves expériences de production d’un plasma dont l’énergie dégagée par la fusion des noyaux atomiques fournit de l’électricité. La grande difficulté à laquelle s’attellent les scientifiques est de maintenir le plus longtemps possible l’état de fusion au moyen d’un champ de confinement électromagnétique, car la chaleur dégagée par le plasma est de plusieurs dizaines millions de degrés.
Ce qui semblait autrefois hors de portée l’est beaucoup moins au point que les 35 pays qui s’affairent au chevet d’ITER peuvent se targuer d’avancer en fonction d’un échéancier. Les progrès en cours sont matérialisés par ce calendrier et c’est en ce sens que l’idée de départ des deux physiciens russes devient tangible. Le chantier a débuté en 2010, les éléments du Tokamak seront assemblés à partir de 2018 et les premiers tests sont prévus pour 2025.
Il s’agit là sans aucun doute d’une des plus grandes aventures technologiques de l’humanité. Si l’on considère que 80% des émissions de CO2 au niveau mondial sont dues à la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), phénomène engendrant à la fois la pollution et le réchauffement de l’atmosphère, la production d’énergie par un système imitant l’activité intrinsèque du soleil constitue, du moins sur le papier, un large effacement de la problématique actuelle.
PHB