Le pélican qui sert d’emblème publicitaire aux ravages des déchets en plastique peut continuer de faire la tête, y compris en France. Théoriquement, dans le cadre de la loi sur la transition énergétique les sacs en plastique ont été bannis depuis le mois de juillet 2016 et également depuis le 1er janvier 2017 pour l’emballage des fruits et légumes. Il suffit de faire un tour aux caisses des magasins pour comprendre que c’est raté.
Chacun peut en effet le constater. Si on a oublié de prendre son sac à provisions, les supermarchés proposent deux solutions. Une bonne qui propose un sac en papier payant et une mauvaise qui se matérialise par un sac en plastique épais lui aussi payant. Dans cette supérette du 19e arrondissement visitée ce matin c’est pire: le commerçant ne propose que des sacs en plastique facturés dix centimes. A ce prix l’effort n’est pas décourageant et le consommateur embarque un emballage bien moins fin que les précédents que l’on peut donc supposer plus diffiucilement biodégradable. Le marché s’est donc adapté et les commerçants en ont profité pour arrondir leur marge. Une situation qui n’est pas sans rappeler l’interdiction de fumer dans les bistrots puisque désormais tout le monde fume en terrasse.
Et c’est bien dommage puisque la situation des océans ne s’améliore pas. Dans une récente livraison, Courrier International a publié une éloquente infographie du quotidien argentin La Nación. il en ressort notamment que 1,4% des plastiques produits depuis 1950 se trouvent aujourd’hui au fond des océans et que cette estimation sûrement bien basse est appelée à quadrupler d’ici 2050. Les déchets plastiques seraient au nombre de 29 millions de tonnes sur les fonds marins, 23 millions dans les eaux côtières et 34 millions en haute mer. Ceux qui affleurent à la surface des océans apparaissent comme les moins nombreux. Et tous les animaux les absorbent, des plus petits (moins de 0,001 millimètre) jusqu’aux baleines, phoques et dauphins.
L’effort à consentir d’urgence porte un nom: le sac à provisions ou ses différents cousins comme le cabas et autres caddys à roulettes. Certaines mesures relèvent des gouvernements responsables mais d’autres nous appartiennent il suffit d’y penser avant de sortir de chez soi quitte à coller un post-it sur la porte de d’entrée de son appartement.
PHB