La volonté de l’exécutif français d’inscrire la problématique climatique dans la Constitution de 1958 interroge faute de renseignements supplémentaires. Que dans son article 34, le texte fondamental de la République puisse insérer la nécessité de protéger l’environnement, ne poserait pas beaucoup de questions et aurait l’avantage d’être facilement compris par tous. Or la recherche sur les variations du climat balbutie encore beaucoup.
D’ailleurs on parle davantage de « changement climatique » en lieu et place de dérèglement, faute sans doute d’avoir trouvé un règlement idoine. Le climat fixe n’existe pas. Nous savons que la variation globale depuis l’ère industrielle tangente les un degré mais nous sommes dépassés dans le même temps par les phénomènes météo. Pour certains cela ne pose pas de problème. Que les températures soient supérieures, inférieures ou conformes aux valeurs saisonnières, de toute façon le climat se détraque. Ainsi à la télévision récemment, un scientifique convenait que la double offensive du froid durant l’hiver hexagonal ne devait pas nous laisser croire que les choses s’arrangeaient car c’est au pôles, expliquait-il, que les écarts de température (de l’ordre de 20° paraît-il) sont les plus significatifs du dérangement atmosphérique. Soit.
En tout état de cause il semble bien trop tôt pour faire du climat un élément de droit constitutionnel sauf à l’inclure dans un article plus vaste qui engloberait cette notion comme l’une des nécessités devant conduire à la protection générale de l’environnement. Puisqu’on en est à toucher -une fois de plus- à la constitution d’ailleurs (la France adore changer les règles du jeu), l’État impécunieux serait bien avisé d’y inclure l’impossibilité pour l’exécutif (national ou local) de créer de la dette. La France sur ce plan n’en peut plus et si elle retrouvait une certaine vertu de gestionnaire soucieux de la finance publique, elle pourrait recouvrer les forces qui lui manquent afin de préserver l’environnement.
PHB