Dans son édition internationale des 7 et 8 novembre, sur sa couverture et en haut à droite, le New York Times alertait ses lecteurs sur un possible retour du smog à Londres, soit un brouillard dû à la pollution et longtemps patrimoine « involontaire » de la capitale britannique.
Le retour du smog ? Pour étayer son article, le quotidien américain se fondait sur une étude du King’s College qui annonçait que sur seulement 4 jours de janvier 2015, le niveau de pollution atmosphérique dans Oxford Street avait excédé le volume…habituel sur douze mois pleins.
Si l’on excepte le brouillard naturel qui prévaut au Royaume-Uni et notamment mis en avant dans un album d’Astérix, celui qui se combine avec des éléments polluants n’a rien de plaisant en dépit, par ailleurs, de ses qualités cinématographiques ou photogéniques.
Londres compte encore des témoins vivants, pour évoquer le cas échéant celui a été appelé le « grand smog » en 1952 et dont les conséquences sur la santé de la population ont été catastrophiques. Du 5 au 9 décembre, cette année-là, le « big smog » a recouvert la ville d’une chape tellement épaisse et néfaste pour les poumons des sujets de sa majesté, que l’on a dénombré quelque 4000 morts immédiats (12000 au final) et plusieurs dizaines de milliers de malades (1).
Le chauffage individuel au charbon, la fumée sortant des cheminées de la fameuse centrale de Battersea (en photo de couverture de « Animals » le disque des Pink Floyd), les gaz d’échappement des voitures combiné à une météo très froide et sans vent pour disperser les effluents, donneront lieu à un événement climatique qui fait encore figure aujourd’hui de symbole historique.
Cette soupe toxique, de couleur jaune et noire, déclenchera une prise de conscience et sera notamment à l’origine des Clean Air Acts de 1956 et 1968.
D’après un article de l’agence Bloomberg paru l’année dernière, Londres reste une ville polluée dépassant même Pékin pour le dioxyde d’azote. Malgré tous les efforts municipaux mis en place comme le péage en centre ville, la motorisation diesel qui équipe la moitié des véhicules, serait à l’origine de cet état de fait.
PHB