Chaque arbre compte

Extrait de "L'homme de Rio". Photo: PHB/CoopeticRangée sur le bord d’une route, toute une famille d’Indiens d’Amazonie ébahis regarde passer les engins de chantier sur leur territoire. Nous sommes au tout début des années soixante. Lorsqu’il réalise son fameux film L’homme de Rio sorti en 1964 avec Jean-Paul Belmondo, Philippe de Broca case à l’évidence un avertissement sur la déforestation, faire-part qui passera plutôt inaperçu dans cette comédie d’aventure réjouissante.

Dans son édition du mardi 2 décembre, Le Parisien évoquait dans ses colonnes, le sujet de la déforestation comme étant au cœur des discussions de la Cop21. Rien qu’en 2015, le Brésil aurait ainsi perdu en forêt l’équivalent de la moitié de la superficie de l’Ile-de-France. Ce vaste pays de près de vingt fois l’Hexagone, tente depuis d’enrayer ce processus ravageur pour l’atmosphère, avec l’aide financière de la Norvège.

Dans le même quotidien, une carte pointe les mauvais élèves soit presque tous les pays d’Amérique du Sud à l’exception notable du Chili, de l’Uruguay (et probablement de la Guyane française), une grosse partie de l’Afrique, la quasi-totalité de l’Australie et du Canada. Parmi les pays en gain d’espace forestier, on trouve l’Europe, la Russie et les États-Unis y compris l’Alaska.

La déforestation anthropique ne date pas d’hier mais avec l’accroissement exponentiel de la population mondiale, ce sont de nos jours des millions d’hectares (l’équivalent de l’Angleterre) essentiellement de bois tropicaux qui disparaissent chaque année. Ainsi amputés, ces poumons régulateurs que sont les forêts laisseraient partir dans l’atmosphère environ 20% des gaz à effet de serre qu’ils auraient pu capter et transformer. On ne peut ainsi laisser brader nos respirateurs naturels.

Bonne élève, la France n’est pas pour autant exemplaire dans ce domaine et singulièrement l’Ile-de-France. Un projet vise à implanter des logements sociaux sur 77 hectares du parc de la Courneuve (Seine-Saint-Denis) qui en compte 400 selon une disposition légale appelée OIN (Opération d’intérêt nationale). Selon le même principe, l’hippodrome de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) risquait de perdre 65 hectares mais la mobilisation a semble-t-il fini par payer car le projet est réputé arrêté. En revanche l’objectif d’installer un stade de tennis de 5000 places sur le jardin des Serres d’Auteuil (Paris 16e) est toujours d’actualité en attendant les conclusions dans les prochains jours d’un recours en justice déposé par la famille Formigé à l’origine des serres historiques.

L’Ile-de-France n’est certes pas l’Amazonie avec ses nombreux bois intacts et ses quelque 400 parcs et jardins rien qu’à Paris. Mais la vigilance reste de mise. L’exemplarité se joue aussi dans les détails. Chérissons chacun de nos arbres.

PHB

Extrait de "L'homme de Rio". Photo: PHB/Coopetic

Extrait de « L’homme de Rio ». Photo: PHB/Coopetic

2 réflexions au sujet de « Chaque arbre compte »

  1. Certes chaque arbres DEVRAIT COMPTER, mais dans notre quartier d’Auteuil-Les Princes à cheval sur Boulogne, le bilan carbone de la Mairie de Paris est catastrophique:
    **plus de 70 arbres abattus pour construire le nouveau stade Jean-Bouin pharaonique non rentable;
    **une trentaine d’arbres arrachés dans l’ancien stade municipal Hébert, en face du lycée La Fontaine, dont un splendide Ginkgo Biloba, pour que la Fédération Française de Tennis (FFT) édifie son CNE (Centre National d’entrainement)t réservé à une poignée d’athlètes chaque année
    ** arbres abattus cet été sur 200 m tout le long de la clôture donnant sur l’avenue de la porte d’Auteuil par la FFT dans le cadre de sa nouvelle concession pour reconstruire des tennis à Jean-Bouin
    **ne manque plus que le massacre programmé de 250 arbres et arbustes au Jardin botanique des Serres d’Auteuil où la FFT se propose de construire un stade de tennis de 5000 places !!!!!!!!!!!!!
    Bravo la mairie de Paris et bravo la FFT!

    • En cause le maire de Paris Anne Hidalgo et son prédécesseur Bertrand Delanoë
      aux ordres de la Fédération Française de Tennis, du Groupe Lagardère, de Bnp Paribas
      et de multiples acteurs mercantiles tels Longines, Lacoste et tant d’ autres
      qui dans cette catastrophique opération attirerons bientôt les foudres
      de l’ opinion générale pour des siècles à venir.
      Ainsi le travaille et tant de décennies pour acclimater
      des végétaux et des plantes exotiques sera anéantie à jamais.
      C’est faire peu de cas de tout cet argent public dépensé, du labeur
      des générations de jardiniers qui se sont succédées et aussi des populations
      et des familles qui trouvent le bonheur dans ce havre de paix et de connaissance.
      L’inestimable trésor que sont les serres chaudes vouées à la destruction
      et les innombrables arbres centenaires et arbustes réduits en composte
      endeuillerons à jamais nos cœurs.
      A la place, à quelques pas du périphérique dans le bruit et les odeurs
      du trafic incessant que n’ absorberons plus le capital végétal détruit
      un autre énorme ouvrage de plusieurs centaines de tonnes de bêton
      qu’ achemineront des dizaines de camions accueillera 5000 spectateurs
      qui je pense dans les canicules prévisibles ne seront pas déçus de leurs voyages.

Les commentaires sont fermés.