Voué aux gémonies eu égard à son rôle dans le réchauffement climatique, le pétrole et sa valeur repère, le baril, ne valent plus grand-chose. C’est bien plus de 1000 milliards de dollars qui se sont évaporés sous l’effet d’une conjoncture à multiple causes. En-dessous de 40 dollars, le baril de brent est proche de ses plus bas observés au début des années 90 et en 2009. Sur le plan strictement financier, la zone d’approche des 35 pour le brent et le WTI est surveillée de près par les investisseurs puisque c’est à ce seuil que des rebonds ont été historiquement opérés. Les sommets déjà atteints à 100 dollars semblent cependant hors de vue.
L’histoire va-t-elle se répéter ce n’est pas si sûr tellement l’offre est abondante et d’autre part les pays de l’Opep ne semblent pas à la veille de réduire leur production. En outre un déséquilibre entre l’offre et la demande semble persister.
Si 1200 milliards de barils ont d’ores et déjà été consommés par l’humanité, il y aurait encore 1500 milliards de réserves prouvées, soit quarante années de consommation actuelle. Et il se passe rarement plus d’un mois avant que des gisements importants soient repérés ici ou là, dans le sud de l’Angleterre en passant par le bassin méditerranéen, les environs de Madagascar ou encore au large de la Guyane et cela sans compter les sites non conventionnels de sables bitumineux.
Les cycles de hausse et de baisse ne seront pas éternels et il est même probable que les réserves ne soient pas totalement épuisées à terme avec l’apparition de nouvelles technologies associées à de nouvelles matières comme l’hydrogène. Un spécialiste avait émis un jour un diagnostic prophétique quoique un peu méprisant signifiant que le pétrole retournerait un jour à sa vocation première d’onguent pour bédouins atteints de rhumatismes.
En France, environ 70% de la consommation de pétrole sert à se transporter et cette proportion se retrouve avec des variations différentes d’un point de la planète à un autre.
En attendant son bilan, la COP21 a déjà fait oeuvre de messages pédagogiques ayant réussi à percer dans une actualité politique passablement perturbée. Au sein du Grand Palais, beaucoup d’exposants faisaient étalage de leur savoir-faire en matière d’énergie de substitution alors que le pétrole représente encore l’énergie ultra-dominante pour les transports. On a pu y voir une deux chevaux électrique, un genre de scooter couvert en expérimentation dans les rues de Grenoble, des vélos à assistance bien sûr, la fameuse Tesla électrique qui arbore des performances inavouables et bien sûr cette fameuse pile à combustible à hydrogène qui quitte petit à petit le champ expérimental pour gagner nos rues et certains services en circuit fermés.
La volonté de rouler propre gagne d’autant plus les esprits que les dispositions municipales ici où là tendent en à culpabiliser et punir le consommateur dans des termes par ailleurs discutables.
Des voitures qui consomment moins ou autrement, des technologies différentes qui s’affirment, voilà qui ne va pas dans le sens d’une hausse du baril même si l’on peut s’attendre encore à quelques sursauts. La baisse actuelle du prix serait-elle un élément précurseur d’un abandon progressif de cette énergie fossile, la question en tout cas est légitime.
PHB