L’objectif de diminution des gaz à effet de serre ne colle pas toujours avec l’environnement. Le projet bien avancé d’implantation d’un parc d’éoliennes au large du Tréport et de Dieppe fait en effet grincer de nombreuses dents si l’on en croit l’écho diffusé hier dans « L’informateur et l’Eclaireur ». La publication titrait sur son site « Les anti ne désarment pas », en reprenant les termes d’un communiqué de « L’association Sauvegarde des Côtes d’Opale Picarde et d’Albâtre».
Lorsque l’on se rend sur le site de cette association, on peut voir deux illustrations assez parlantes. L’une avec l’horizon vierge fait de ciel et de mer notamment apprécié des touristes, l’autre avec un rang d’éoliennes qui barrent complètement le même point de vue. L’association déplore le danger pour les oiseaux et les ravages pour les fonds marins, qu’occasionneront l’érection au large, des 62 édifices garnis de leurs hélices. Et de dénoncer selon eux le coût trop élevé du kilowatt éolien qu’ERDF sera obligé d’acheter et donc de répercuter sur ses factures, nourrissant au passage « l’illusion de la création d’une filière éolienne Française ». Surtout les « anti » pointent avec insistance les travaux qui s’étaleront sur une surface de cent kilomètres carrés (l’équivalent de Paris ndlr) afin d’édifier les éoliennes et leurs turbines (8 mégawatts chacune) qui culmineront à plus de deux cents mètres.
Dans ce genre d’affaire les services de communication des maîtres d’œuvre tournent à plein régime, telles, justement, des éoliennes par force 10. Dans un document datant de 2013, le PDG de GDF-Suez (devenu Engie) promettait de « concevoir et réaliser un projet innovant et exemplaire d’un point de vue industriel, socio-économique et environnemental » et singulièrement « le respect des activités existantes, des hommes et de leur environnement », aspect que les « anti » n’ont sans doute pas bien capté. L’agenda du projet industriel qui comprend Areva pour les turbines, a débuté en 2005 et comporte moult processus d’information du moins si l’on en croit le document. Fin 2016 devrait marquer la fin des études géotechniques et environnementales suivie d’une construction des éléments en 2019 et un début d’exploitation en 2021.
Gageons qu’en raison des forces en présence et surtout grâce aux moyens de communication politique et industriel qui anéantissent toute idée de rapport de force avant pendant et après, le projet se fera. L’idée d’opposition est désormais intégrée très en amont à tous les types de projets de ce genre et lorsque l’opposition se réveille, le rouleau compresseur de la communication a déjà tout laminé. Avec, dans le cas qui nous occupe, le sauvetage du climat en oriflamme, par ailleurs ratifié par près de deux cents pays. De quoi tout faire plier. Les locaux devront s’y faire en attendant leur descendance qui sera née avec le nouveau panorama et n’aura donc pas connu « l’avant ».
LL
Le site de l’Informateur et l’Eclaireur
Le document Engie pour tous les détails