L’unanimité? Attention, danger. Dans sa dernière livraison, Courrier International publie une fort intéressante analyse titrée « trop beau pour être vrai ». L’article traduit vient du site phys.org. Il explique qu’en face d’un jugement consensuel, d’un assemblage de preuves concordantes ou d’un résultat faisant l’unanimité, la probabilité d’une erreur doit être retenue. En ces temps de certitudes climatiques, la démonstration est assez convaincante, précisément lorsque nous sommes en face d’événements où l’unanimité ne fait pas de doute ou qu’un phénomène quelconque s’affiche « trop beau pour être vrai ».
Ainsi, dans l’affaire du logiciel truqué du constructeur automobile Volkswagen, le fait que quoiqu’il arrive, sur une période de un à cinq ans, les taux d’émissions nocives présentaient trop de similitudes, trop de constance, devait constituer un signal d’alarme. L’article cite également une quinzaine d’affaires criminelles réparties entre la France, l’Allemagne et l’Autriche dans lesquelles on retrouvait toujours la même trace ADN. Au bout du compte, les enquêteurs se sont aperçus qu’elle provenait d’une contamination par la même employée qui fabriquait les bâtonnets d’analyse.
Un peu fourre-tout, l’article n’en est pas moins pertinent. Une unanimité électorale déclenche toujours le doute, chacun l’a bien compris mais dans le même temps, si tout le monde lors d’une expérience, s’accorde à localiser une banane au milieu d’une douzaine de pommes, la probabilité qu’ils aient raison l’emporte, ce qui peut se comprendre aussi.
Le journal cite un autre exemple qui pourrait servir de filtre lors de consensus scientifiques au hasard sur le climat. « Lors des réunions dans les grandes organisations, est-il ainsi écrit, la tendance est aux grandes décisions unanimes« . le débat est poursuivi « jusqu’à ce que tout le monde soit du même avis« . Et de conclure que la « leçon à retenir, c’est qu’il faut se réjouir des voix discordantes » et « accepter les divergences d’opinion » car « elles réduisent le risque d’une erreur systémique« .
Oui c’est article est intéressant en raison du consensus actuel sur le réchauffement atmosphérique dont la tendance est d’évacuer les contrastes ou les nuances. Dans le domaine de l’astrophysique par exemple il existe un consensus sur l’inexistence de l’infini et cela malgré quelques voix justement discordantes de la part de gens aussi crédibles que dûment diplômés.
Il n’y a pas si longtemps, au milieu du vingtième siècle, il y avait un consensus sur la disposition naturelle des continents jusqu’à ce que la dérive des mêmes, pourtant évidente pour un enfant qui se pencherait sur une carte, établisse le contraire.
PHB