C’est dans l’écrin prestigieux du salon de l’automobile de Genève que le groupe PSA (Peugeot-Citroën) ne s’est pas privé de faire assaut de vertu en matière de pollution automobile, terrain sur lequel le constructeur n’a jamais été en retard. L’une des annonces les plus intéressantes que l’un de ses directeur Gilles le Borgne a faite devant la presse, est la généralisation des filtres à particules sur ses modèles essence, équipement qui n’était réservé jusqu’à présent qu’à ses modèles diesel.
Sentant le vent du danger après l’affaire du logiciel « arrangé » qui permettait à Volkswagen de satisfaire aux normes de pollution aux Etats-Unis, le groupe PSA avait préféré prendre les devants en annonçant que ses tests antipollution se feraient désormais sous l’égide d’une ONG environnementale.
L’une des idées du constructeur est que les normes actuelles ne sont pas suffisantes puisqu’elles sont contrôlées sur un banc-test et non pas en conditions réelles. A Genève, PSA a plaidé pour cette voie beaucoup davantage fiable sinon plus honnête consistant à tester entre autres exemple un véhicule chargé, climatisation activée, sur une autoroute. Il s’agit en l’occurrence de devancer les normes qui seront en vigueur dès 2017, visant à limiter les émissions toxiques en conditions réelles (real driving emissions).
PSA compte officialiser les résultats des mesures de consommation de carburant en situation réelle de 30 modèles Peugeot, Citroën, et DS cœur de gamme avant l’été 2016, selon les termes d’un communiqué.
Le groupe ne s’est pas privé hier de citer Michel Dubromel, vice-président de France Nature Environnement qui a salué la démarche « volontariste de PSA » témoignant « enfin d’une totale transparence sur les émissions de CO2″ et qui devrait « se poursuivre avec les émissions des autres polluants. Elle répond aux attentes légitimes des citoyens en termes de santé publique ».
Fort de ce qu’il considère comme une avance le constructeur a appelé ses concurrents à le rejoindre dans sa démarche. Cité dans une dépêche Reuters, le groupe Renault a décliné l’offre considérant en substance par la voie de son directeur de la compétitivité Thierry Bolloré, que dans le cadre d’une panoplie de normes applicables à tout le monde, homogènes et donc comparables, on ne pouvait pas entrer dans un concours de normes.
Il n’en reste pas moins que la démarche de PSA est intéressante puisqu’elle s’inscrit dans une voie technologique de progrès là où d’autres préfèrent les limitations, interdictions, contraintes et sanctions diverses.
PHB