Dans une sorte de mouvement démocratique-participatif spontané, les motards ont défilé en France le week-end dernier afin de manifester contre le plan de restriction de la circulation des deux-roues à Paris destiné à limiter la pollution. Leur « colère » concerne notamment l’interdiction, à partir du mois de juillet prochain, de la circulation des deux-roues à moteur immatriculé avant l’an 2000, entre huit et vingt heures sauf le week-end. Le long cortège était également accompagné d’automobiles anciennes puisque les véhicules immatriculés avant 1997 subiront la même mise à l’écart.
Sachant que le plan municipal ne s’arrêtera pas là puisque les mesures restrictives toucheront progressivement dans les années à venir, les véhicules enregistrés avant 2010, il est permis de s’interroger non pas sur l’idéal atmosphérique poursuivi au bénéfice incontestable de la qualité de l’air, mais sur le principe visant à trier le bon grain de l’ivraie.
Car il ne faut pas s’y tromper, à travers les véhicules que l’on sélectionne, c’est forcément leurs utilisateurs (des vrais gens donc) que l’on vise et désigne.
Très bientôt, il y aura ceux qui auront leur pastille verte et les autres, ceux qui auront les moyens de disposer de véhicules récents et les autres.
Cette discrimination objective qui repose on l’a dit sur un objectif louable, est quand même sujette à caution d’autant que le parc des véhicules anciens (deux roues et quatre roues) diminue naturellement. Selon les estimations de la ville de Paris citées dans le Parisien dans son édition de lundi 18 avril, cette mise à l’index concernerait actuellement 38.000 motos et 120.000 voitures, c’est à dire près de 160.000 « personnes » déclarées « personna non grata« , encore assez bonnes pour s’entasser dans des transports en commun saturés. Purifier n’est pas épurer.
PHB