En matière d’actualité environnementale, ce sont plutôt les mauvaises nouvelles qui mènent le bal. Cela fait un bien long moment que l’on n’entend plus parler des nappes phréatiques et pourtant elles sont pleines ou presque. Le bulletin du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) annonçait au premier mars une situation satisfaisante pour 70% du territoire. Celui publié cette semaine affiche un taux de remplissage réconfortant de 76%. Et il n’est pas besoin d’être un ingénieur météo pour comprendre, parapluie en main, que la tendance à la hausse devrait se poursuivre.
La presse ne s’intéresse en effet qu’aux situations critiques de stress hydrologique. C’est le vieux syndrome des trains qui arrivent à l’heure, ceux qui ne font jamais la « une » des journaux.
Le début de l’année 2016 n’avait pourtant pas très bien commencé pour les nappes phréatiques avec des niveaux de rechargement insuffisants. Depuis le mois de février, l’actualité météo a effacé le problème à quelques zones géographiques près. Le dernier taux relevé de 76% se réfère en effet à des niveaux normaux ou supérieurs à ce qu’ils devraient être. Le BRGM mentionne quelques secteurs qui restent à la traîne comme le sud-est ou le nord-est du bassin parisien, mais note que « la tendance d’évolution du niveau des nappes traduit, en cette fin de période hivernale, une poursuite de la recharge des différents aquifères pour environ 1/3 des points (39%) et une tendance à la stabilisation pour un nombre de points à peu près équivalent (37%)« .
Il faut savoir que 95% de l’eau douce est logée dans ces nappes aquifères relativement faciles d’accès. Elles couvrent les besoins des particuliers dans des proportions variables (25 à 40% selon l’Ecole de l’eau), les plus grosses ponctions étant celles des industriels et des agriculteurs. Il y en a deux sortes, celles qui se rechargent et celles dites fossiles, très anciennes et qui ne se renouvellent plus. Elles sont soumises à différents types de pollution comme les engrais utilisés par l’agriculture et qui les rejoignent par infiltration.
PHB

La carte de situation publiée cette semaine par le BRGM. Les points signalés en vert ou en bleu traduisent une situation satisfaisante.