La Chine et les Etats-Unis s’engagent à aérer le sauna

Photo: PHB

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Sous la menace bien concrète d’un étouffement général, les deux plus gros pollueurs atmosphériques de la planète Terre ont fini par faire le pas décisif qui devrait en entraîner d’autres pour la mise en vigueur effective de l’accord sur le climat signé à Paris l’année dernière. La Chine et les Etats Unis ont annoncé depuis Hangzhou la ratification imminente de la convention visant à limiter le réchauffement ambiant légèrement au-dessus de ce qu’il était à l’ère pré-industrielle. On verra ce qu’il advient effectivement de la température car la cause est singulièrement complexe, mais pour ce qui est de la qualité de l’air, c’est effectivement un grand pas.

Le quorum nécessitant de l’aval de 55 pays totalisant 55% des émissions de gaz à effet de serre n’est pas encore atteint mais le passage à l’acte des deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre (40% à eux deux) devrait enclencher un réaction en chaîne pour le moins attendue sinon guettée avec inquiétude par les observateurs. Et c’est une excellente nouvelle.

L’engagement purement moral est sans doute meilleur qu’un système qui aurait assorti les infractions de sanctions. D’abord parce que c’est grâce à cette forme d’accord non contraignant que la réunion de Paris s’est terminée sur un succès sans nuance. Et ensuite parce que la menace se serait probablement avérée contre-productive et génératrice de situations géopolitiques conflictuelles. Il est probable que l’humanité est encore loin d’être sortie du grand sauna qu’elle a elle-même élaboré, mais la finalisation maintenant à portée de main de la Cop21, devrait conforter la prise de conscience mondiale de la nécessité impérative de préserver notre unique bulle d’air.

Dans les années soixante-dix, on ne parlait que de pollution atmosphérique et des efforts ont été portés pour la réduire, de décades en décades, via le développement d’énergies de substitution comme le nucléaire et le solaire. A partir des années quatre-vingt-dix et surtout des années 2000, la problématique s’est accentuée par une hausse réelle des températures engendrant des phénomènes qu’il serait difficile de nier.

Si tout se passe désormais comme on peut s’y attendre, c’est à dire la mise en application de l’accord de Paris, c’est donc un ticket doublement gagnant dont la Terre serait bénéficiaire: un climat apaisé assorti d’une atmosphère davantage respirable. Espérons que les océans tout comme les forêts, bien mis à mal par la prégnance des activités humaines, en toucheront les dividendes collatéraux.

PHB