L’influence néfaste des vidéos en ligne sur le climat

Mille et mille fois relayée sur les réseaux sociaux, la vidéo récente montrant une fonte exceptionnelle des glaces du Groenland n’a fait paradoxalement, qu’aggraver la situation. Selon les chiffres du  think tank Shift Project,  la quantité mondiale de vidéos diffusées sur Internet a produit en 2018 plus de 300 millions de tonnes de CO2 soit autant que les émissions de gaz à effet de serre d’un pays comme l’Espagne sur la même période. Le site Novethic, expert dans la finance durable et l’économie responsable, a fait état le 25 juillet (1), des principaux éléments de ce travail de fond. Le détail de l’empreinte carbone des vidéos en ligne sur le climat est des plus intéressants. Dans la mesure où il s’attarde d’une part sur le cheminement énergétique d’une vidéo en ligne et qu’il décrit d’autre part les dégâts plus généraux attribués aux activités internet et singulièrement ceux causés par les réseaux sociaux.

Globalement, l’activité numérique stricto sensu (non compte tenu de ses extensions comme la logistique de livraison) représente 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre soit l’équivalent du transport aérien. Mais cette part devrait doubler d’ici à 2025 c’est à dire après-demain. Quant à la pollution générée par les vidéos en ligne, elle représente un cinquième du total. Les gros contributeurs de cette situation sont les plateformes géantes telles Amazon ou Netflix (34%) et sont suivies de très près par les films pornographiques (27%). Les plateformes de type Youtube sont également énergivores à hauteur de 21% et les réseaux sociaux comptabilisent quant à eux 18%.

C’est ainsi que le public croyant bien faire en dénonçant par réplication (sur Twitter ou Facebook) des vidéos catastrophistes ne fait qu’accentuer le préjudice, sans compter évidemment, l’anxiété qu’il génère. À chacun dans ces conditions, de voir comment il peut contribuer à réduire, individuellement, son empreinte carbone. Dans nos usages de l’avion, dans notre consommation d’Internet, tout le monde peut se mettre en cohérence avec une situation planétaire qu’il dénonce. Il ne s’agit pas de renoncer à l’avion (la liberté de déplacement serait en cause), ni même à Internet (médium de la liberté d’expression), mais de lever un peu le pied. La préservation de l’atmosphère et des espèces (y compris humaine) sont en ligne de mire. PHB

(1) Sur le site de Novethic