Force est de constater que la réduction de la température mondiale décidée en 2015 lors de la Cop 21 par la quasi-totalité du monde n’a toujours pas produit ses effets, selon un tout récent bilan. L’idée d’origine était de limiter le réchauffement de la planète au-dessous de 2°C d’ici à 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. L’objectif n’est pas abandonné. Il faudrait pour y arriver et selon l’ONU, baisser d’environ 7% par an les émissions de gaz à effet de serre. Chiffre auquel les humains sont accidentellement arrivés cette année en raison de l’épidémie de coronavirus. Durant le premier confinement du printemps, les Parisiens ont en conséquence vécu dans leur ville comme à la campagne, avec un air presque pur. La parenthèse aura été de courte durée et il faut espérer qu’aucune épidémie supplémentaire ne viendra donner à l’humanité, en 2021, un coup de main supplémentaire.
En toute logique les émissions devraient reprendre de plus belle, notamment de la part des pays les plus pollueurs comme la Chine qui s’est fixé le cap de 2060 pour arriver au niveau zéro carbone. Si l’on regarde l’histoire et singulièrement ce qui s’est passé en 1919 après l’épidémie de grippe espagnole, les sociétés devraient en effet prendre leur revanche. Il est probable que le monde des transports (automobile, avion, bateau) sera dopé en proportion d’une forte envie de liberté retrouvée. Ce qui peut se comprendre tellement cette liberté a été bridée par les restrictions sanitaires. Il est peu probable que « l’urgence climatique » soit, en 2021, au top des préoccupations des citoyens de différents pays. Il faudra voir plus loin et compter davantage sur les progrès techniques qui ont non seulement été déjà identifiés, mais qui sortent de leur phase expérimentale, comme l’énergie à base d’hydrogène et de pile à combustible. Dans ce contexte également, le nucléaire, énergie devant laquelle les écologistes se pincent le nez (non sans raison) apportera sa contribution. Comparée au charbon, au gaz ou au pétrole, cette énergie reste objectivement la plus propre. Une voiture électrique qui roule en Allemagne, fait en effet fonctionner les centrales à charbon ce qui est comme quand même idiot, sans compter les petites mains sous-payées qui extraient le lithium dont ont besoin les batteries.
Quand on constate par ailleurs les incroyables sommes (en centaines de milliards d’euros ou de dollars) qui ont été décaissées par voie de création monétaire, il serait quand même moral qu’un tel effort soit fait de la même façon au profit de l’environnement et pas seulement du climat. Si l’on consacrait en effet le même niveau d’engagement en direction des forêts ou des océans, ce serait le meilleur des investissements possibles. Non seulement parce que l’on n’a jamais trouvé mieux comme climatiseurs et purificateurs d’air, mais aussi parce que ce sont ces espaces-là qui préservent la biodiversité, ô combien essentielle à l’ambiance générale.
PHB