C’est actuellement la vue dont peuvent jouir les promeneurs sur la digue de Malo-les-Bains à deux pas de Dunkerque. À partir de 2027 et pour trente ans, tout cela sera terminé. Il faut en effet imaginer le même horizon, littéralement suturé par un parc de 46 éoliennes de grande hauteur, placées à une distance de 1 kilomètre l’une de l’autre et sur une surface de cinquante kilomètres carrés soit l’équivalent de la moitié de Paris. Implantées à une dizaine de kilomètres de la côte, on n’a pas de peine à imaginer qu’elles seront largement visibles sauf par temps de brouillard. Selon le site officiel du projet, « La production attendue (…) est estimée à environ 2,3 TWh d’électricité par an » et représente » la consommation annuelle de près d’un million habitants, soit plus d’un tiers de la population du département du Nord ». Côté emploi, le même site en promet 5o, estampillés « pérennes » durant toute la durée de l’exploitation.
Il reste qu’il est permis de s’interroger sur l’esthétique de cette énergie chère dont on voit bien l’intérêt politique mais moins le réel bénéfice écologique. Tous ceux qui empruntent le TGV ou les routes de France ne peuvent qu’être frappés par ces structures qui tournent mollement quand elles ne sont pas tout simplement à l’arrêt faute de vent ou pour d’autres raisons techniques. Sans compter leur recyclage en fin de carrière qui n’est, semble-t-il, toujours pas vraiment résolu. En mer les projets foisonnent. Il sont au nombre de sept actuellement, avec les mêmes échéances de mise en service. Dunkerque avait déjà son port industriel et à proximité, la centrale nucléaire de Gravelines, distante de seulement 18 kilomètres. Fallait-il vraiment boucler la boucle avec un parc éolien sur le seul espace vierge qui restait au regard?
PHB