L’Asie toujours plus au charbon

C’est tout de même étonnant de constater la focalisation de la presse sur certains points d’actualité. Du Haut conseil pour le climat à Nicolas Hulot qui s’inquiètent de concert pour le retard français en matières de mesures préventives, en passant par l’impressionnant dôme de chaleur qui sévit au Canada, tous les regards se braquent avec une certaine docilité même, sur les plats médiatiques faciles. Alors que la France est tout de même relativement vertueuse en matière de neutralité carbone, qu’il s’agisse d’énergie nucléaire ou d’implantation -pour le moins incontrôlée- d’éoliennes, il y a ailleurs, manifestement plus grave. Ainsi dans son édition du 1er juillet, le Figaro faisait – à juste titre mais en petit- état des prévisions de constructions de nouvelles centrales à charbon en Asie, selon des informations publiées la veille par le think Tank (basé à Londres) Carbon Tracker. Selon lesquelles pas moins de 600 projets de constructions de centrales à charbon seraient actuellement dans les tuyaux en Asie et plus précisément en Chine, en Inde, en Indonésie, au Japon et au Vietnam. La Chine est en tête de cette liste démente avec pas moins de 368 unités en cours d’édification. Et cela malgré les déclarations de ce pays qui vise à la neutralité carbone à l’échéance 2060.

La totalité de ces projets représenterait une puissance cumulée de 300 gigawatts. Pour avoir une petite idée de ce que cela représente on peut prendre par comparaison les cinquante-six réacteurs nucléaires français qui déploient de leur côté -et faute de meilleure énergie- quelque 61,25 gigawatts, tout en ne rejetant que de la vapeur d’eau. On peut donc, dans ces conditions, prendre conscience de la vaste pollution atmosphérique qui sera engendrée par les projets de centrales à charbon en Asie. Le Haut conseil pour le climat a peut-être raison de déplorer le retard de la France en matière de progrès vers la neutralité carbone, il reste évident que d’autres nations tirent avec force en sens inverse.

 

PHB